De quoi les pro-rallye ont-il peur ?
Si les pro-rallye sont venus en force, c’est que notre initiative provoque de nombreuses inquiétudes dans leurs rangs. Ils ont peur, par exemple, que l’on veuille faire interdire l’événement, alors que nous souhaitons simplement obtenir des aménagements à l’organisation actuelle.
Nous leur avons expliqué que si eux, grâce à leur association, pouvaient être reçus par les pouvoirs publics... ce n’était pas le cas des habitants de la vallée qui tentent en vain, depuis 2008, d’obtenir différentes améliorations.
Nous leur avons rappelé que, compte-tenu des menaces et des propos injurieux de certains d’entre eux, c’étaient plutôt les riverains qui pourraient avoir des raisons d’avoir peur... et que, en plus d’être inacceptable, cette attitude était peu propice au dialogue.
Il devait nécessaire de créer une association pour représenter les citoyens ayant des remarques et des propositions à formuler sur les conditions de sécurité, le respect des biens, des personnes et de l’environnement.
De réels problèmes de sécurité
De nombreux témoignages font état d’infractions de 4e classe (sens interdit) ou d’excès de vitesse en amont du rallye, par des pilotes inscrits. Certaines d’entre elles pouvant être aisément évitées par des mesures préventives.
Pendant le rallye 2016, l’absence de ballots de paille à des endroits critiques où ils étaient présents auparavant a aggravé les conséquences des sorties de route... qui auraient pu se solder par des décès.
Au cours de différentes éditions, nous avons vu et photographié des personnes en train de traverser tranquillement le circuit entre deux bolides et s’installer dans des zones non autorisées.
Compte-tenu du fait qu’il soit déjà difficile, en plein jour, d’éviter certains débordements, est-il raisonnable, du point de vue « sécurité », d’organiser des épreuves nocturnes ?
L’association Alterallye pourra recueillir tous les témoignages permettant d’améliorer les conditions de sécurité pour les faire remonter aux réunions de préparation et de bilan du rallye à la Sous-préfecture.
Le respect du site et des riverains
L’importance de l’événement le rend sans doute difficile à maîtriser de A à Z. Mais lorsque vous rendez une salle communale, vous ne pouvez pas vous contenter de dire : « Désolé, mais on n’a pas pu tout contrôler... on manquait de personnes pour surveiller nos participants ».
Il devrait en être de même avec les prés et les haies pleines de canettes et de détritus divers... Les organisateurs ont-il pensé à mettre simplement assez de poubelles, comme par exemple au « stock-car » de St Brancher où tout se passe bien de ce côté ?
Il y a aussi les dégâts matériels : une habitante a dû attendre un an et faire intervenir le médiateur de la république pour obtenir réparation de sa sortie de chaudière à gaz, arrachée pendant le rallye. Un autre habitant a attendu en vain le remplacement d’un linteau qui attendait d’être posé. D’autres ont eu un mur enfoncé... etc.
Sur la voie publique, en 2016, la borne inclinée par une sortie de route au pavé de cousin le pont n’est toujours pas réparée... (tout comme en 2008) et ce n’est pas faute de l’avoir signalé.
L’association Alterallye pourra contribuer, en récoltant les signalements des habitants, à contribuer à l’état des lieux après chaque manifestation pour que tout rendre dans l’ordre.
L’impact écologique, un sujet d’actualité !
Tous les problèmes évoqués ci-dessus pourront sans doute se résoudre facilement, permettant au rallye de perdurer dans de meilleures conditions sur les épreuves situées en dehors de la zone Natura 2000.
En revanche, il nous semble que l’impact écologique sur la zone Natura 2000 mérite un examen plus approfondi. En effet, chaque sortie de route peut entraîner la perte des différents liquides du moteur. Or de nombreuses espèces, notamment aquatiques, sont extrêmement sensibles à ces vidanges accidentelles. Sinon, pourquoi les bûcherons sont-ils obligés de travailler exclusivement, dans ces zones, avec une huile de chaîne biodégradable ?
Par ailleurs, aujourd’hui, on peut de moins en moins ignorer les bilans carbone... surtout pour les manifestations de ce type.
Enfin, depuis 2015, l’Yonne républicaine nous apprend régulièrement que la dégradation de la qualité de l’air dans le département oblige la préfecture à déclencher des mesures de réduction de la vitesse autorisée. Encore un sujet d’actualité !
L’association Alterallye a l’intention de poser ces questions pour faire progressivement évoluer la forme actuelle du Rallye.
La recherche de l’écoute et du dialogue
L’association Alterallye aurait-elle vu le jour si l’association organisatrice avait été capable de donner une réponse satisfaisante aux riverains, ne serait-ce que sur les problèmes de sécurité, de réparation des dégâts et de nettoyage des lieux ? Probablement non.
L’association Alterallye aurait-elle vu le jour si la Mairie et la Sous-préfecture d’Avallon avaient pris les demandes des habitants au sérieux ? Probablement non.
Alterallye n’a été créée que pour donner une légitimité à ceux qui ont des choses à dire quant à l’organisation de l’événement. Pour être invités, enfin, aux réunions de préparation et de bilan du rallye. Pour pouvoir proposer différentes améliorations, quitte à modifier sa forme actuelle.
Le fait que nous ayons annoncé, dans la presse, la date de notre assemblée générale constitutive, montre notre souci de transparence.
Le fait que nous ayons permis, aux pro-rallye, de s’exprimer pendant une quarantaine de minutes lors de notre assemblée générale constitutive, est la meilleure preuve que nous ne sommes pas opposés au dialogue.
L’esprit « sportif » : respect de l’autre, des règles du jeu et de l’arbitre
En revanche, nous pensons que les démonstrations de force, ainsi que les menaces et les propos injurieux sont inacceptables et desservent fortement l’image du rallye. Sur ce point, nous serons intransigeants. Par ailleurs, toute tentative d’intimidation ou d’entrave à notre liberté d’expression ne fera que renforcer notre détermination.
Comportons-nous entre gens civilisés, polis et courtois en échangeant nos arguments autour d’une table, afin de trouver des solutions satisfaisantes pour tout le monde. Utilisons les voies légales pour résoudre nos différends.
Dans le sport, le respect de l’autre, des règles du jeu et de l’arbitre devraient prédominer.