Autant dire que toute activité littéraire sera proscrite, au nom d’impératifs de sécurité largement aberrants pour tout observateur. Au point qu’il se dit qu’ils ne sont que prétextes.
La Maison Jules Roy joue dans la vie culturelle de Vézelay et de son environnement un rôle capital et irremplaçable. En dehors même de sa fonction de maison d’écrivain visitable et de résidence d’écrivain, elle a été et reste le cadre d’événements littéraires marquants. Elle doit le rester. Que devient une résidence d’écrivain si ce dernier n’y a pas la possibilité de s’exprimer et de présenter au public son œuvre et son travail ?
Cette belle maison, admirablement située face à la basilique, où un écrivain a vécu et travaillé, aménagée comme elle l’a été, avec des pièces ni trop grandes ni trop petites, est le lieu idéal pour des soirées chaleureuses et fortes.
Si la MJR ne permet plus ce genre de réunion, c’est toute la vie culturelle littéraire locale qui s’effondre. Aucun autre lieu à Vézelay ne pourra la remplacer. Il n’en existe d’ailleurs pas d’autre !
Pour les mêmes raisons invoquées de sécurité, le musée Zervos, lui aussi aménagé à grands frais, n’est pas accessible à plus de 19 personnes, mais on peut mieux l’accepter en raison de l’exiguïté des pièces et de la valeur des toiles exposées. On peut le comprendre mais on doit le regretter ! Tous les musées sont aujourd’hui le cadre d’animations qui assurent leur fréquentation. On prive une institution d’attraits, puis on stigmatise son peu de rentabilité !
La salle des fêtes de la mairie est peu hospitalière. Le centre Jean Christophe, hier le cadre de très belles manifestations, ne peut plus guère être utilisé aujourd’hui : il est onéreux et peu accessible aux personnes à mobilité réduite et à tous ceux qui craignent de se fouler la cheville !
La maison de La Goulotte où se déploie l’association-fondation Zervos est certes le cadre de magnifiques événements que nous gardons tous en mémoire. Mais elle reste spécialisée à l’entourage des Zervos, à la critique d’art ou à l’art contemporain. Ses responsables n’accepteraient guère, et on les comprend, d’accueillir des entretiens de pure littérature ou les conférences d’association comme celle de Romain Rolland ou Jules Renard !
La Cité de la Voix est excessivement sollicitée, elle aussi centrée sur la musique. Malgré l’immense bienveillance de son directeur, elle ne peut à elle seule répondre à toutes les demandes, sans sortir de sa vocation primordiale.
Les élus ne peuvent souhaiter et encourager le dynamisme de Vézelay, qu’il s’agisse des touristes et visiteurs ou des habitants, et diminuer l’offre culturelle, sachant surtout comme on se plait à le dire aujourd’hui, que cette offre a des retombées économiques notables.
La crainte est évidemment que l’on commence à rogner sur les activités de la Maison Jules Roy, à les rendre impossibles, ce qui justifierait à terme la fermeture d’un lieu cher à entretenir et sans utilité….
C’est contre cette situation que notre association RVLE, soutenue par l’association Romain Rolland et certainement d’autres, réagit aujourd’hui, en espérant une décision forte qui nous sorte du flou actuel.
Geneviève Pascaud