Kit anti-agrivoltaïsme Morvan et Sud de l’Yonne : comment ne pas tomber dans le panneau !

Un collectif de lutte se constitue au sud de l’Yonne

Les objectifs de ce collectif sont :

• définir les actions urgentes de lutte sur le territoire
• échanger et créer une liste d’outils de luttes qui seront ensuite diffusés sur ce site de la Vallée du Cousin, accessibles à tous-tes
• proposer des actions, pour obtenir des moyens financiers pour soutenir les luttes
• nous entraider pour utiliser les différents outils (comme la cartographie par exemple)
• faire du lien social et en finir avec le sentiment d’impuissance et d’isolement.

Liste des projets (en cours de constitution)

Arcy-sur-Cure — Projet du Beugnon

• Taille du projet : 164000 Panneaux sur 130 hectares !
• Enquête publique clôturée le 16 octobre 2025.
• Pour en savoir plus, allez sur le site de Cure Yonne Protection.

Blannay et Voutenay-sur-Cure

• Taille du projet : 172,6 hectares !!
• En plein projet Grand Site de France, sur site patrimoine Unesco avec Vézelay, sur sites calcaires et archéologiques. Extraits de l’étude d’impact environnemental :
  • « La DRAC de BFC précise que (...le projet) pourrait affecter des éléments du patrimoine archéologique car situé à proximité de sites archéologiques connus. »
  • projet situé en « zone tampon de bien UNESCO de la basilique de Vézelay et sa colline éternelle (...) périmètres des sites inscrits et classés ».
  • en périphérie du Chemin de Saint Jacques de Compostelle.
  • situé « au-dessus de onze entités hydrogéologiques d’échelle locale dont la plus superficielle dispose d’une nappe (...) » entraînant un « risque de modification des écoulements, risque de pollution et dégradation de la qualité de l’eau ».
  • un impact sur la Trame verte et bleue.
  • le Milan royal est identifié comme enjeu fort.
• Les données sur la faune sont insuffisantes, au regard des espèces connues comme présentes dans le bâti, dont les chauves-souris, et des grands mammifères dont les champs non clôturés et traversés seront bannis.
• Et on n’est pas à une aberration près : tandis que l’architecte du vézelien interdit les panneaux sur les toitures (parce que ce n’est pas joli), il n’y a aucun problème pour les grands propriétaires fonciers du village à installer des usines gigantesques (parce que ça ramène de l’argent à ces grands propriétaires, notamment l’élu du village...)
• Pour signer la pétition contre le projet

Guides de l’opposant.e aux projets

Le collectif « Toutes nos énergies » d’Occitanie, a créé un Guide de l’opposant.e à consulter et répondant à la question « Comment les citoyens et leurs associations peuvent-ils réagir lorsqu’ils sont confrontés à un projet photovoltaïque non respectueux de l’environnement ? » : lien vers le guide (actualisé en octobre 2025). Attention à critiquer cependant dans ce guide la partie « acceptable » des projets par le rédacteur (cf. explications dans la suite de notre kit). A prendre avec du recul, des erreurs pouvant s’être glissées dedans.

Cartographie

Cartographie interactive anti-agrivoltaïsme : inscrivez les projets en cours !

Rentrez les projets en cours sur ce site : cartographie des projets photovoltaïques

Vous pouvez avoir certaines infos sur les projets sur le site internet de la MRAE (mission régionale de l’autorité environnementale) ou auprès de la préfecture (email de contact : prefecture@yonne.gouv.fr ).

La carte officielle, sur le site de la Préfecture d’Auxerre

Voici la carto des projets pv dans l’Yonne :

Lexique agrivoltaïsme

Parce que les mots... et les sigles, ont une importance capitale pour la compréhension de ce sujet truffé de miroirs aux illusions. Ce lexique est destiné à être amélioré et complété au fur et à mesure.

• « Agrivoltaïsme » : néologisme abusif créé pour faire croire que l’agriculture est conciliable avec la production d’énergie photovoltaïque et dont l’image d’épinal est celle des moutons paissant paisiblement à l’ombre des panneaux.
• BE : bureaux d’études, entreprises principalement privées payées par les porteurs de projets pour réaliser des études d’impact comme les projets agrivoltaïques
• BFC : Bourgogne Franche-Comté
• CDPENAF : commission de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers, associant différents organismes (liste des organismes : https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/commission-departementale-preservation-espaces-naturels-agricoles-forestiers) ayant le pouvoir d’émettre un avis, au regard de l’objectif de préservation des terres naturelles, agricoles ou forestières, sur l’opportunité de certaines procédures d’urbanisme
• Coordination Nationale Photorévoltée : association réunissant 400 organisations nationales, régionales et locales contre l’agrivoltaïsme coordo-luttes-pv@protonmail.com
• CPV : centrale photovoltaïque
• CYP : Cure Yonne Protection, association de protection des territoires et patrimoines des vallées de la Cure et de l’Yonne
• DRAC : Direction Régionale des Affaires Culturelles
• DDT : direction départementale des territoires, service de l’État qui met en œuvre les politiques de développement durable, d’urbanisme, de logement, de construction et de transports dans le département. DDT de l’Yonne.
• FNE : France Nature Environnement, association et fédération de protection de la nature, se positionnant pour l’agrivoltaïsme !!!
• LPO : Ligue de Protection des Oiseaux, association de protection de la nature ayant des salarié-es départementaux et des groupes locaux principalement bénévoles, principalement ornithologues (oiseaux), mais travaillant aussi sur d’autres taxons, gestionnaire d’espaces naturels, réalisant parfois des études d’impact pour des projets agrivoltaïques
• MRAe : Mission Régionale d’Autorité environnementale donnant des avis indépendants sur les projets agrivoltaïques.
  • Site officiel national
  • MRAe Bourgogne Franche-Comté
• YNE : Yonne Nature Environnement, association rattachée à la FNE (cf. FNE)

L’agrivoltaïsme ou le photovoltaïque : une solution énergivore, polluante, non durable et contraire aux droits humains

• Les matières utilisées pour les panneaux (silicium notamment) sont, pour nombre d’entre eux, considérés comme matières premières critiques (ayant un risque de pénurie) d’après la Commission européenne (2017) ;
• La construction des panneaux est fortement énergivore et polluante.
  • Pour que la silice soit transformée en silicium métal, la réaction produit des gaz et composés toxiques rejetés dans l’atmosphère ;
  • On retrouve dans certains panneaux du cadmium, matière rare toxique et cancérigène ;
  • Les panneaux de verre sont traités à l’antimoine, métal toxique ;
  • Les fluoropolymères que l’on retrouve dans le revêtement imperméabilisant sont parfois des PFAS (polluants éternels) ;
  • La Chine, qui détient 95% des matières premières, sacrifie son environnement pour fournir le reste du monde avec ses terres rares avec des procédés d’extraction et d’affinage extrêmement polluants (eau et solvants chimiques). Ces lieux d’exploitation sont appelés « villages de cancer ».
• Les panneaux photovoltaïques représentent une sérieuse menace sur l’eau, première ressource critique dans le monde ;
  • elle est utilisée dans les mines ;
  • elle est privatisée pour les opérations de nettoyage des panneaux, ou de risques à incendie ;
  • elle est utilisés dans le circuit du recyclage ;
  • les panneaux photovoltaïques menacent nos nappes phréatiques avec une eau chargée en métaux lourds et PFAS.
• Les panneaux se recyclent mal on ne sait pas ce que deviennent une partie des matières premières et des panneaux européens sont probablement envoyés de façon illégale dans certains pays d’Afrique. Leur durée moyenne d’utilisation est seulement de 15 à 20 ans. La production de 78 millions de tonnes de déchets photovoltaïques est estimée d’ici 2050. Ce n’est donc pas non plus une solution durable.
• Les panneaux perturbent fortement la flore et la faune : sous les panneaux, des espèces floristiques et faunistiques disparaissent définitivement.
• Les panneaux constituent aussi une atteinte majeure aux droits humains : l’extractivisme alimente des guerres, des populations sont réduites au travail forcé, des enfants meurent dans les mines, des populations entières sont intoxiquées et malades.

L’agrivoltaïsme est-il écologique ? Une vidéo de Maxime Zucca

Vidéo de Maxime Zucca, ornithologue et chargé de mission naturaliste à l’Agence Régionale de la Biodiversité en Île de France, membre du Conseil National de Protection de la Nature. Conférence filmée par l’association des Journalistes-écrivains pour la Nature et l’Ecologie.