Une excellente analyse de la chaîne « Le Média »
La réautorisation de certains néonicotinoïdes
L’article 2 permet de réintroduire certains néonicotinoïdes. Il s’agit de susbtance toxique pour certains parasites (de la betterave et des noisettes notamment). Sauf que... ces susbtances, via le cycle de l’eau, se retrouvent également dans l’eau de pluie, et se révèlent toxiques pour d’autres animaux que leurs cibles initiales. Notamment les insectes pollinisateurs, comme le relève l’INRAE (qui n’a rien d’une structure de gauchistes).
Autrement dit, pour défendre une production de quelques spécialistes, on met en danger d’autres productions, notamment arboricoles.
Et nous ne parlons même pas des effets sur la santé humaine.
Car le point important est là : réintroduire ces néonicotinoïdes, ce n’est pas « protéger l’agriculture », c’est protéger une frange de l’agriculture aux détriments des autres.
Les mégabassines
En encourageant les mégabassines, la loi met en danger les nappes phréatiques (puisqu’on sort de l’eau des nappes pour l’exposer en plein soleil) et les écosystèmes. Mais surtout qui profite de ces bassines gigantesques ? Seul 15 % des exploitations agricoles sont irriguées, seuls 1 % sont reliées à ces infrastructures, pour des coûts qui explosent.
Et ces détournements de l’eau mettant en péril les écosystème locaux, met également en péril l’agriculture. Car l’agriculture s’inscrit toujours dans un ensemble plus large. Les haies sont protectrices contre les parasites, les zones humides permettent de réduire les risques d’inondations etc.
Car le point important est là : faciliter les mégabassines, ce n’est pas « protéger l’agriculture », c’est protéger une frange de l’agriculture aux détriments des autres.
Les élevages industriels
La loi augmente les seuils pour qu’un élevage soit déclaré comme classé pour la protection de l’environnement. Autrement dit, des structures de 40 000 volailles ne seront désormais plus soumises aux mêmes réglementations. Mais 40 000 volailles, c’est déjà des grosses structures. Ce sont des structures pour de l’agro industrie, pas pour de la petite paysannerie. On facilite donc la concentration animale dans quelques structures.
Cette concentration animale n’est possible que pour les riches agriculteurs, qui n’ont plus d’agriculteurs que le nom : ce sont des industriels.
Cela se fait au détriment du bien être animal, de l’environnement [1], de la qualité de la viande.
Et surtout encore une fois faciliter les élevages industriels, ce n’est pas « protéger l’agriculture », c’est protéger une frange de l’agriculture aux détriments des autres.
Conclusion
Cette loi n’est pas seulement une regression écologique. C’est avant tout la victoire d’une frange de l’agriculture sur la petite paysannerie. C’est la lutte des classes dans le monde agricole.
Quoi d’étonnant que les députées « rassemblement nationaux » (RN) qui ont toujours soutenu les plus riches, la votent ?
Alors que faire
– d’abord se mobiliser en signant la pétition
– ensuite écrire à nos députées, pour leur dire qu’on n’est pas dupe
– enfin, participer à toutes les mobilisations, notamment à l’appel de la Confédération Paysanne, qui elle, défend une vision de l’agriculture au service de tous et de toutes, et pas que de certaines personnes.
